RANDONNEE « BOUGUENAIS –LA ROCHE-BALLUE »
du 17 février 2013
(randonnée du
10 février reportée pour raisons
météorologiques)
En ce dimanche 17
février, à 10h, 10 petits
« Ampouliens » se retrouvent, sous un ciel bleu, sur le parvis de l’église de Bouguenais.
Nous sommes à 6
km au sud-ouest de Nantes, sur la rive gauche de la Loire.
Heureusement,
Marithé et René, les organisateurs de cette randonnée, ont prévu les boissons
chaudes d’accueil pour nous réchauffer,parce que si la journée s’annonce belle et
ensoleillée un petit vent d’est souffle
aussi et nous glace les oreilles,
il va nous accompagner pendant ce
parcours.. Nous ne traînons pas sur cette place et suivons nos guides.
L’évasion
commence par « l’Impasse de Venise » , en contrebas de la place de
l’église, qui nous mène , non pas aux gondoles mais à un beau panorama sur la
zone industrialo portuaire de Cheviré , dominé par le pont , avec en premier plan, très modernes, de grands
pylônes électriques.
Nous passons par
un petit pont de pierre plus pittoresque, datant de l’époque gallo romaine, près d’une aire de jeux constituée d’une structure d’escalade en bois, en forme de carcasse de navire, en
mémoire sans doute du passé de port de pêche et de transit
de Bouguenais . L’envasement du bras de Loire à cet endroit a mis fin à
l’activité de ce port, à la fin du 19éme siècle.
Nous empruntons
le « Chemin des canotiers », très agréable et bien entretenu qui va longer l’étier de Bouguenais, dans la
vallée de Bouguenais...De très nombreuses bornes explicatives balisent ce
chemin tout le long de l’étier,
concernant la faune, la flore, très particulières et variées de ces zones
humides. Les étiers sont « de petits fossés ou canaux naturels ou
artificiels par lesquels les eaux du pré –marais communiquent avec la Loire.
Ils subissent le rythme des marées au même titre que le fleuve » nous
explique l’un de ces panneaux. De jolis ponts de bois nous permettent d’aller
d’une rive à l’autre de l’étier.
Des appontements de bois ont été aménagés pour l’accostage de barques et bateaux de
loisirs. Nous découvrons un
« marégraphe » en ordre de marche ( celui-ci,) dispositif qui sert à mesurer le niveau de l’eau et nous
indique si le passage est possible…no problem pour aujourd’hui …nous pouvons
poursuivre notre rando et nous
approchons de Port Lavigne, et son chemin des pêcheurs, que nous allons
suivre..
Comme son nom
l’indique, ce port eut autrefois
une importante activité d’exportation de vin du pays de Retz. . Son
activité s’est développée suite à l’envasement du bras de Loire qui rendit
inaccessible le port de Bouguenais. Une cale y a donc été construite, toujours
présente. Des navires de haute mer y débarquaient des produits d’Amérique. On y
pratiquait la pêche à la
« cire » (à la senne) .Par différents méthodes, on pêchait les
aloses, les lamproies, les saumons. A
ces activités s’ajoute la récolte et
l’exploitation du roseau, qui fut importante à Port –Lavigne, elles avaient lieu à la fin de l’été, au prix d’un très dur
labeur…
Ce village, posé
sur un éperon rocheux pour échapper aux crues
dévastatrices de la Loire subit cependant celle de 1872,comme en témoigne un petit panneau
accroché à l’une des maisons. L’envasement, suite aux travaux d’amélioration du
port de Nantes, au début du 20ème siècle, a condamné Port Lavigne.
.Aujourd’hui les
maisons de pêcheurs ont été restaurées et
transformées…de beaux palmiers dans un jardin témoignent d’expéditions
dans des contrées exotiques. Le lieu est
calme, avec cependant comme bruit de fond, celui de la circulation sur le
pont de Cheviré, plus ou moins perceptible suivant les vents…
Des barques nous
montrent leur flancs ,couchées dans la vase, attendant la marée haute. Dans une
zone d’eau, des sportifs pratiquent l’aviron…du dimanche..Des joggeurs, des
marcheurs, amateurs de cyclo cross tout crottés fréquentent ces endroits..Nous entrons dans la roselière.
Le milieu est saturé d’eau toute l’année.
Nous sommes, dans
tout ce secteur de Port Lavigne, dans une
« ZNIEFF » : zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et
floristique. Nous avons ici des plantes rares, d’un grand intérêt scientifique,
dont font partie les plantes
hygrophiles, et des arbres qui résistent à l’eau et au sel. C’est un lieu d’habitat permanent ou d’étape
migratoire et d’hivernage pour une très grande variété d’oiseaux. Ce secteur
est, pour la communauté européenne, doté d’un patrimoine d’intérêt
international !
Nous nous approchons
de La Loire, quelques pêcheries et leur carrelet sont installées à ce
niveau de l’étier, plus ou moins bien aménagées,
l’une est équipée d’une très belle porte rustique.de récupération…
Mais
quoitesce ? Notre attention est attirée par des masses sombres qui se
détachent dans le vert d’un immense peuplier qui se dresse sur la rive, en face
des pêcheries..Des ours, sur une souche, une maman et son petit, qui
surveillent les carrelets. Nous traversons maintenant le parc de bateaux très important de
l’entreprise « Lavigne hivernage »,plus de 200 bateaux en parc
intérieur et extérieur, répartis sur 3000m2., en réparation ou hivernage. A sa sortie, nous apercevons
à nouveau, se détachant dans le ciel
bleu, de beaux peupliers superbes
décorés de grosses boules de gui…sur la grosse branche de l’un d’eux,une
panthère noire ou un guépard à l’affût ,et dans un autre , plus loin, très
distincts,des singes qui jouent, s’accrochent aux branches, chassent, se
lavent, dorment. C’est une artiste américaine, Sarah Sze,, inspirée par la
sauvagerie des lieux , qui en a eu l’idée , elle a crée ces
« Settlers », c’est à dire
« Colons », à l’occasion d’estuaire 2012.
.
Par un chemin
de lattes en bois protégées par un petit grillage, nous accédons à une
zone plus sablonneuse, nous atteignons l’île de la Fourche, qui comme un
panneau l’indique… « n’est pas une île ». Composée de sable,
elle est issue du dragage de la Loire. La végétation y est différente de celle
des marais …sol dunaire, les végétaux résistants à la sécheresse constituent une
pelouse de plantes naines, on y trouve des lapins de garenne…
Nous sommes
proches maintenant de La Roche Ballue , et en prévision d’une
longue ascension du côteau qui surplombe cette carrière… nous faisons une agréable
pause café thé, quatre- quart à
l’abri du vent.
La montée
s’avère plus courte que prévue pour enfin découvrir, du sommet , cette fameuse base de Loisirs de la
Roche -Ballue installée dans une
ancienne carrière. Nous suivons le chemin qui redescend en faisant le tour de
la carrière. Les parois rocheuses entourent un plan d’eau bordé de pelouses vertes.
Cette aire de 13ha est aménagée pour les loisirs : baignade, escalade , plongée…tables de pique nique et
barbecue sont à notre disposition….Chantal et Nicole sont allées en
repérage sur le site ornithologique tout
proche de la Mandine, très intéressant paraît-il, mais il est fermé
aujourd’hui…
Nous choisissons
les tables les mieux protégées du vent, ensoleillées et « cassons la
croûte » gaiement, comme à l’habitude, même si notre groupe est plus
restreint, partageons le vin, le chocolat, le café, le thé…dans la bonne
humeur…nos spécialistes de bonnes histoires ne sont pas des nôtres
aujourd’hui…ce sera pour une autre fois…Alors
ces quelques brèves infos sur les
carrières de la Roche Ballue vous intéresseront peut-être : elles ont été
ouvertes dès 1909, avec le projet de
Loire navigable. La pierre, sous différentes formes, a été utilisée pour la
construction de la Divatte, pour la base
navale de St Nazaire, et les digues de Noirmoutier et de l’île d’Yeu. Les
carrières ont été fermées définitivement en 1977.
Bien requinqués,
après cette pause, nous reprenons notre marche, cette fois ci à travers les
bois, par le chemin de la Sangle, dans une zone plus escarpée. Nous atteignons
le site de la « Motte- Begon ». Une tour de guet se dressait jadis sur ce plateau de la Sangle, point de
défense stratégique (42 mètres au-dessus de Bouguenais), construite au 8ème
siècle par le chevalier Begon…Serait-ce l’origine du nom de
Bouguenais (et Château Bougon ) ? De là-haut, la vue est belle, sur
toutes les surfaces inondées, immensités vertes des marais trouées des taches
bleues de l’eau…nous essayons d’identifier dans le lointain les tours de St
Herblain et de Nantes …Et bientôt nous
retrouvons la route et les maisons du bourg de Bouguenais…Pas un chat ni âme qui vive dans les rues en ce dimanche après-midi…les
commerces de bouche qui étaient ouverts ce matin près de l’église sont tous
fermés, bien sûr…pas de troquet pour le pot de l’au revoir des Ampouliens ,
toujours au même nombre de 10 .Tant pis…
Mais nous
sommes ravis d’avoir découvert ces endroits remarquables, cette ZNIEF que nous
ignorions, aux portes d « chez nous » ! Avis aux amateurs !
Merci à
Marithé et René pour la préparation de ce circuit qu’ils ont dû reprogrammer et cette bonne
journée.
Votre
secrétaire,
Armelle
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