samedi 10 mars 2012

UN BEL APRES-MIDI D'HIVER, LE LONG DE LA CHEZINE

Dimanche 12 février 2012 – La France grelotte depuis quelques jours … le pique-nique a été annulé pour cause de grands frimas … mais la randonnée le long de la Chézine est maintenue. 14 heures : les Ampouliens se retrouvent sur le parking de la Gournerie, chacun a mis sa petite laine pour braver « Yver qui n'estes qu'un villain » …. Pierrette, notre organisatrice de la rando, nous prépare une boisson chaude dans son « coffre-bar » …. le café brûlant accompagné – délicate attention – d'un carré de chocolat nous dopent pour le départ ….. et c'est parti sous le soleil hivernal ! Première étape devant le grand étang … Christian P., pour qui la « fracture du plateau » n'a pas de secret, nous donne un petit cours de géologie se rapportant au lieu où nous sommes … Nous l'écoutons avec beaucoup d'intérêt avant de poursuivre notre marche jusqu'au château de la Gournerie. Bâti au XVIIe ce manoir à fronton courbe et pavillons latéraux s'est vu ajouter de vastes communs aux XVIII et XIXe. Une petite chapelle édifiée elle aussi au XVIIe par Jean de Bruc (1576-1651), l'un des prestigieux propriétaires, abrite les sépultures de la famille de la Gournerie. La propriété devenue acquisition de la commune de St Herblain en 1973 accueille des séminaires, colloques, stages de formation, etc … Gérée par la FAL44 elle propose également un service de restauration. Nous parcourons le parc magnifiquement boisé, devenu espace naturel de loisirs pour le plus grand plaisir de la population de l'agglomération nantaise. Nous nous enfonçons en pleine nature par un charmant sentier pédestre qui comporte parfois des passages glissants, car verglacés …. dérapages et rires, fugace instant où nous retrouvons une âme d'enfant …. Une autre halte pour nous parler de la fragonnette (ruscus aculeatus), plante à feuillage persistant se développant dans les sous-bois à l'ombre des grands arbres ...connue sous divers noms : petit houx, faux houx, houx frelon, buis piquant ou encore épine de rat ! Répertoriée par Guy Crescent FAGON (1638–1718) botaniste et premier médecin de Louis XIV, cette plante servait à confectionner des balais « rustiques », employés pour les gros travaux de nettoyage (écuries, étables ...) . Rameau en main, Christian P. nous démontre que la fragonnette, de par sa structure, est en fait un arbre nain, une sorte de bonsaï naturel ...Nous regarderons désormais l'arbrisseau différemment. Et ses petites boules rouges… Au tour de Pierrette de nous raconter la Chézine : petit cours d'eau qui prend sa source dans la commune de St Etienne de Montluc, traversant Sautron, Couëron, St Herblain puis Nantes … où elle est souterraine à partir de la rue de Gigant, pour se jeter ensuite dans la Loire à hauteur du n° 100 du Quai de la Fosse. Tout au long de la Chézine la strate arborescente est variée : hêtres, châtaigniers, chênes, merisiers, robiniers, frênes en bas de la pente … quelques sujets ont d'ailleurs été classés comme « arbres remarquables ». De plus en plus savants nous reprenons notre marche … nous franchissons un petit pont de bois .. une cascade en partie figée par le gel pleure de grosses larmes de glace, éphémères sculptures accrochées à la roche. Des chicanes de bois …. nous sortons du domaine de la Gournerie pour nous diriger vers le Tillay, l'esplanade de la Bégraisière … Un beau bâtiment isolé dans son espace de verdure attire notre attention … l'hôtel de la Marine ! Nous y sommes attendus, nous annonce Pierrette. La proposition nous séduit immédiatement. Bientôt installés dans des salons aux teintes lumineuses et douces, nous dégustons qui, un chocolat, qui, un thé, un café … L'accueil est agréable et nous nous réchauffons très vite. Nous apprenons aussi que ce bâtiment fut une maison de retraite pendant dix ans avant sa reconversion en hôtel restaurant. Nous nous imaginons alors retraités douillets dans ce cadre cossu (ou l'inverse) lorsque notre guide donne le signal du départ, d'autres découvertes nous attendent … Nous pénétrons sur le domaine de la Bégraisière, pour atteindre le manoir, ancien logis médiéval (XVe), l'un des plus anciens domaines de la commune. La tourelle d'escalier ornait autrefois la façade principale, percée d'ouvertures irrégulières. Mais l'édifice a été ouvert ensuite au XVIIIe sur sa façade ouest par des propriétaires soucieux de le moderniser en perçant de nouvelles ouvertures, mieux adaptées. La façade d'origine est devenue alors façade arrière, en partie murée et enduite pour en gommer l'aspect médiéval. …. Les « trompe l'oeil » peints masquant les ouvertures du manoir lui confèrent un petit côté hanté, maison de revenants … chandeliers, toiles d'araignées géantes … un visage sans âme nous scrute du haut de sa fenêtre …atmosphère étrange. Nous parcourons le site de la ferme et des dépendances en partie ruinées. La longère, elle, a été restaurée et affectée à des services administratifs. L'ensemble de la Bégraisière a plutôt belle allure au coeur de cette urbanisation contemporaine, cette propriété chargée du poids des siècles a désormais trouvé sa place en tant qu'espace public culturel … Derrière le vieux lavoir gelé on aperçoit un peu plus loin la médiathèque Hermeland, toute d'acier et de verre bâtie. Après ces intéressantes découvertes patrimoniales nous reprenons le chemin du retour, le jour commence à baisser mais le froid semble être, ce soir, beaucoup moins agressif …. De retour au parking les thermos ressortent des voitures, on termine le café de Pierrette et le thé vert de Marie Françoise … dans la bonne humeur, ravis d'avoir si bien marché sous la froidure … très supportable sous le soleil. Et puis elle nous a mis en forme, avec de belles couleurs aux joues …. On se quitte en se donnant rendez-vous à la prochaine sortie (18 mars) après avoir chaudement remercié Pierrette pour cette distrayante et instructive randonnée bien préparée. Tous nos remerciements pour son accueil chaleureux et sa disponibilité. Merci également à Christian P. pour ses innombrables connaissances qu'il sait si bien nous faire partager.

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