jeudi 9 mai 2013

Sortie 14 Avril 2013 - CHATEAUBRIAND



DÉCOUVERTE DU PAYS DE CHATEAUBRIANT avec Marité, Maylis et

Michèle T, dimanche 14 avril 2013.


Il fallait compter à peu près une heure de route, de Nantes, pour atteindre le point de ralliement, sur la commune de Béré. Les derniers kilomètres à travers la  campagne verdoyante furent illuminés  par les magnifiques ajoncs en fleurs. A 10 h, le groupe des
« 3M » (Marithé, Maylis et Michèle T), nous attendait sur le parking des fidèles paroissiens de l’église de Béré. En ce dimanche 14 avril, le soleil, ce soleil tellement désiré et promis,   était lui aussi, au rendez-vous, avec les 21 Ampouliens, présents aujourd’hui. Les agréables  rituels d’accueil thé-café-biscuits accomplis, nous suivons Marité qui officie la première, devant l’église de Béré. Nous sommes tout ouïe:
  
        Nous voici donc en pays de Châteaubriant, autrefois pays de la Mée (pays du milieu) sur les « marches de Bretagne », frontière qui autrefois devait défendre la Bretagne face au royaume de France.
        Quelques repères historiques :
Les Geoffroy de Châteaubriant, descendants directs des Brient (qui construit le premier château) figurent parmi les plus puissants seigneurs de Bretagne et la baronnie de Châteaubriant fut très convoitée. En 1383, elle passe aux mains de la célèbre famille bretonne des Dinan. Sa réputation culmine au XVe siècle. La baronne Françoise de Dinan-Laval, gouvernante d’Anne de Bretagne et grande intrigante, prend parti pour la France et s’oppose  au duc François II de Bretagne. Elle signe en 1487 le  Traité de Châteaubriant, qui livre la Bretagne à la france. Charles VIII soumet le duché par la force – château et ville sont détruits et brûlés en 1488 lors de la bataille de Trémoille. La Bretagne sera définitivement rattachée à la France en 1532, par le mariage d’Anne de Bretagne et du roi de France Charles 8. On  trouve dans les armoiries de Châteaubriant les fleurs de lys des Condé, qui reçurent en dotation les biens de Montmorency, ainsi que les hermines de Bretagne et le blason des Geoffroy de Châteaubriant.
      
Une route reliait directement le Château à cette église Saint Jean de Béré devant laquelle nous nous trouvons. Classée monument historique, elle fait partie des plus anciennes églises romanes du département: c’est Geoffroy – fils de Brient – qui commença l’édification d’un sanctuaire dédié à Saint Jean-Baptiste vers 1060-1080, à côté du prieuré de Saint Sauveur, fondé par sa mère Innogwen.
L’église St Jean de Béré, construite en schiste et grès ferrugineux locaux (d’où sa couleur rouge) est un bel exemple d’édifice roman. Elle fut ensuite transformée par le Doyen Blays au XVIIe siècle, qui fit construire le retable. Quel contraste à l’intérieur entre la sobriété des murs blancs, la voûte en berceau lambrissée et le retable baroque avec son ornementation luxuriante et  son architecture ondulante! Ce retable fait de tuffeau et de marbre est l’oeuvre d’un sculpteur angevin, Gaspard Robelot (1659-1665). La nef nous semble bizarre. Elle est en effet déviée vers la gauche de trois degrés. L’église est riche en vitraux, bas-reliefs, autels, retables, petits et grands tableaux, statues du XVe au XXe siècle (dont une sainte Rita sculptée par Jean Fréhour). Michèle attire notre attention sur l’autel Saint Blaise, dédié au patron des peigneurs de laine et édifié en 1693. Cet artisanat occupait près de 600 ouvriers à Châteaubriant vers 1700. A noter en sortant de l’église, à droite du porche, l’autel de Dieu de la Pitié,  sur lequel les mères venaient rouler leurs enfants qui tardaient à marcher ou à parler. A l’extérieur, nous  admirons encore l’architecture de ce superbe édifice roman, très ancien, regrettant l’ajout de deux bâtiments accolés à l’ensemble au XIXe siècle.

Nous reprenons nos voitures pour nous diriger vers Châteaubriant-ville et nous nous garons sur la place Charles De Gaulle, directement face au Château. Sur cette place, un cube moderne – le « théâtre de verre », à côté de l’ancien hôtel des PTT.
Maylis nous entraîne maintenant vers la Porte St Michel et  nous entrons dans l’ancienne « ville close » de Châteaubriant pour tout un « circuit découverte ». La ville et ses fortifications prolongent celles du château. Nous sommes dans la « Grand rue », envahie en ce dimanche, comme tout le quartier médiéval, par les étals d’un vaste vide-grenier. Quelle animation, c’est pire qu’au Moyen-Age ! Restons groupés !
Cette rue qui menait autrefois du château féodal vers Béré  était l’axe principal de la ville. Premier arrêt devant une belle façade XVIIIe de l’hôtel de La Houssaye (balcons en fer forgé, fenêtres à impostes), puis direction la rue de Couéré en passant à l’emplacement d’anciennes halles. Maisons à colombages et encorbellements, avec soubassements de pierres, puis la « maison de l’ange » ou séjourna Sophie Trébuchet, la mère de notre célèbre Victor Hugo et le  passage « Sophie Trebuchet ». Nous remontons vers la place de l’église St Nicolas aux superbes gargouilles, la place du marché à bestiaux, faisons un arrêt devant la belle demeure de l’office notarial et sa magnifique verrière, revenons place St Nicolas pour nous diriger vers les halles du marché. Dix minutes de quartier libre pour tous : expo de peintures à l’intérieur des halles pour certains et découverte des ruelles du quartier « aristocratique », dont la rue du Pélican, ex-rue de la Poterne aux beaux hôtels particuliers du XVIIIe, dont l’hôtel de la Bothelière. Puis, tous ensemble, nous repartons vers la  porte de Couéré, avec la Tour du Moulin de Couéré. On aperçoit la Chère, ce ruisseau qui apparaît entre deux vieux murs moussus et disparaît, recouvert par des rangées de maisons, puis réapparaît sous un petit pont, créant de petits cadres bucoliques. Nous suivons toujours  la ligne des anciens remparts de la ville, qui nous mène derrière l’église St Nicolas, puis vers la Tour du Four Banal, place de la Motte Madame et la Porte Neuve qui clôt le parcours ville.
Il  est 12 h 20. Le pique-nique est prévu dans l’enceinte du château, et ses jardins à la française aux vertes pelouses parsemées de pâquerettes. On peut y admirer un vénérable marronnier de 170 ans. Tables et chaises s’offrent à nous, il n’y a plus qu’à s’installer au soleil dans un décor médiéval et renaissance… Magnifique ! Nous sommes à l’abri des  remparts qui relient les différents bâtiments du château, on peut voir aussi le donjon, le logis du chapelain, le châtelet et la maison du Duc d’Aumale. Nous déjeunons devant la partie renaissance. Malheureusement, pas d’accompagnement musical de Josquin de Prés ou Palestrina. Nous avons droit aux cris des corneilles…dommage !
Et, pour  l’apéro…surprise ! Chantal (Romé) nous offre boissons pétillantes et délicieux petits fours faits maison. Joyeux anniversaire Chantal et nous te le chantons en chœur, sous la houlette de Guy – bien sûr – et bienvenue au club… des…. sexasexy…yes! Les chaises longues – mais oui, tout est prévu – sont à notre disposition après le pique-nique et jusqu’à 14 h.
       Ensuite, en 2 groupes et à tour de rôle et ce, grâce à la réactivité de nos 3M, nous profitons d’une visite guidée du château à laquelle s’ajoute aujourd’hui, journée particulière historique/archéologique, un parcours commenté par de jeunes archéologues passionnés et passionnants de la société HADES. Ils sont à disposition du public dans les différentes parties visitables du château.
Avec le sympathique Julien, notre « médiateur culturel », nous traversons la Haute Cour au nord et nous nous dirigeons vers la chapelle et le petit logis. Quelques explications sur le château initial du XIe siècle, réaménagé au cours du moyen-âge et son système de défense, car il a fallu faire face à de nombreux sièges ! La chapelle qui a été édifiée sur les vestiges d’un édifice plus ancien (1142) était la plus grande chapelle du grand Ouest au XIVe siècle, il fallait y faire venir une partie des paroissiens de Châteaubriant. Les fenêtres gothiques datent du XVIe. Des fouilles archéologiques ont mis à jour des peintures murales et un pavement en terre cuite du XVe siècle. La  moitié ouest de cette chapelle était devenue le logis du chapelain au XIVe siècle. Nous accédons au chemin de ronde, avec vue sur la Chère. Autrefois, avant que la ville ne s’installe, des marécages entouraient le Château.         
Le conseil général de Loire-Atlantique a racheté le château et entrepris la remise en état du donjon dès 1909. Le bâtiment a été classé « monument historique » en 1921. Les divers  bâtiments ont abrité une  gendarmerie (dans la chapelle), une maison d’arrêt, un tribunal, une perception, une école de filles, les bureaux de la DDE, l’annexe du rectorat, etc. Le bâtiment du Duc d’Aumale est actuellement le logement de fonction du sous-préfet.

Changement de guide et de lieux… Bien équipés de casques de protection, très « pro » et bien encadrés pour l’accès aux échafaudages (voir photos !), nous nous rendons  avec Caroline l’archéologue sur le donjon encore et toujours en restauration. Caroline nous explique l’évolution de ce site, les modifications que l’on a pu déceler, au fil des siècles jusqu’à aujourd’hui car il a fallu mettre sur pied un plan de travaux. Les façades ont été redressées. Ici, le logement du chapelain, là, sa cave, la cuisine, le logement du personnel. Une telle construction correspond à la société féodale du XIe siècle et la restauration ne doit pas privilégier une époque au détriment d’une autre. Et tout n’est pas élucidé ni reconstruit, le donjon garde son aspect de ruine. Un plancher panoramique est prévu à son sommet. Le patrimoine est sauvegardé pour les générations futures. Il ne nous reste plus qu’à visiter librement la partie Renaissance, enfin celle qui est ouverte au public. Pas le bâtiment des Gardes, au nord (1ère Renaissance) un peu austère, mais le logis de Jean de Laval (seconde Renaissance). Seule la  « chambre dorée » est visitable. L’accès se fait par l’« escalier à vis ». Ensuite, flânerie dans la grande galerie, sur deux niveaux, avec ses arches, ses colonnades. Un ensemble original, coloré de schiste et de briques qui se termine par un petit pavillon.
    
Du château forteresse à la résidence de prestige renaissance, nous revisitons bien des  siècles d’histoire, celle de la Bretagne particulièrement et de la France. On évoque sur ces lieux le souvenir de deux châtelaines de Châteaubriant. D’abord, Sibylle, qui meurt de joie en serrant son mari dans ses bras à son retour des Croisades, puis la belle et cultivée Françoise de Foix, devenue la maîtresse de François 1er, qui connut une mort tragique – dit-on – torturée par son mari jaloux Jean de Laval qui l’enferma avec sa fille de sept ans dans une chambre tendue de noir. Il supprima ainsi par là même son héritière, qui mourut d’étiolement.
      
Après cette visite hautement  historique et culturelle, et pour profiter encore de ce temps ensoleillé nous reprenons nos véhicules pour joindre le lac de Choisel, tout près de Châteaubriant et faisons une petite marche  ensemble autour du lac, très fréquenté en ce premier dimanche quasiment « estival ». Avant de repartir, nous réussissons non sans difficultés, à nous installer à une terrasse dans Châteaubriant, pour prendre ensemble le pot de l’au revoir. La journée  était annoncée belle, elle fut exceptionnelle, grâce à toute l’attention de Marithé, Maylis et Michèle qui nous ont fait découvrir Châteaubriant et ses alentours, comme jamais nous n’aurions pu l’imaginer… et vraiment, ça valait le détour. Un grand merci à ce  trio performant !
     
        Je vous invite à consulter le blog pour voir cette rando « en images » et vous dis à bientôt pour les Oléronnades, les 25, 26 et 27 mai 2013. Le soleil sera aussi au rendez-vous… dans nos cœurs!

         Votre secrétaire,    
                Armelle    

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