DÉCOUVERTE DU PAYS DE CHATEAUBRIANT
avec Marité, Maylis et
Michèle T, dimanche 14 avril 2013.
Il fallait
compter à peu près une heure de route, de Nantes, pour atteindre le point de
ralliement, sur la commune de Béré. Les derniers kilomètres à travers la campagne verdoyante furent illuminés par les magnifiques ajoncs en fleurs. A 10 h,
le groupe des
« 3M » (Marithé, Maylis et
Michèle T), nous attendait sur le parking des fidèles paroissiens de l’église
de Béré. En ce dimanche 14 avril, le soleil, ce soleil tellement désiré et
promis, était lui aussi, au
rendez-vous, avec les 21 Ampouliens, présents aujourd’hui. Les agréables rituels d’accueil thé-café-biscuits
accomplis, nous suivons Marité qui officie la première, devant l’église de
Béré. Nous sommes tout ouïe:
Nous voici donc en pays de
Châteaubriant, autrefois pays de la Mée (pays du milieu) sur les « marches
de Bretagne », frontière qui autrefois devait défendre la Bretagne face au
royaume de France.
Quelques repères historiques :
Les Geoffroy de Châteaubriant,
descendants directs des Brient (qui construit le premier château) figurent
parmi les plus puissants seigneurs de Bretagne et la baronnie de Châteaubriant
fut très convoitée. En 1383, elle passe aux mains de la célèbre famille
bretonne des Dinan. Sa réputation culmine au XVe siècle. La baronne
Françoise de Dinan-Laval, gouvernante d’Anne de Bretagne et grande intrigante,
prend parti pour la France et s’oppose
au duc François II de Bretagne. Elle signe en 1487 le Traité de Châteaubriant, qui livre la
Bretagne à la france. Charles VIII soumet le duché par la force – château et
ville sont détruits et brûlés en 1488 lors de la bataille de Trémoille. La
Bretagne sera définitivement rattachée à la France en 1532, par le mariage
d’Anne de Bretagne et du roi de France Charles 8. On trouve dans les armoiries de Châteaubriant
les fleurs de lys des Condé, qui reçurent en dotation les biens de Montmorency,
ainsi que les hermines de Bretagne et le blason des Geoffroy de Châteaubriant.
Une route
reliait directement le Château à cette église Saint Jean de Béré devant
laquelle nous nous trouvons. Classée monument historique, elle fait partie des
plus anciennes églises romanes du département: c’est Geoffroy – fils de Brient
– qui commença l’édification d’un sanctuaire dédié à Saint Jean-Baptiste vers
1060-1080, à côté du prieuré de Saint Sauveur, fondé par sa mère Innogwen.
L’église St
Jean de Béré, construite en schiste et grès ferrugineux locaux (d’où sa couleur
rouge) est un bel exemple d’édifice roman. Elle fut ensuite transformée par le
Doyen Blays au XVIIe siècle, qui fit construire le retable. Quel
contraste à l’intérieur entre la sobriété des murs blancs, la voûte en berceau
lambrissée et le retable baroque avec son ornementation luxuriante et son architecture ondulante! Ce retable fait
de tuffeau et de marbre est l’oeuvre d’un sculpteur angevin, Gaspard Robelot
(1659-1665). La nef nous semble bizarre. Elle est en effet déviée vers la
gauche de trois degrés. L’église est riche en vitraux, bas-reliefs, autels,
retables, petits et grands tableaux, statues du XVe au XXe
siècle (dont une sainte Rita sculptée par Jean Fréhour). Michèle attire notre
attention sur l’autel Saint Blaise, dédié au patron des peigneurs de laine et
édifié en 1693. Cet artisanat occupait près de 600 ouvriers à Châteaubriant
vers 1700. A noter en sortant de l’église, à droite du porche, l’autel de Dieu
de la Pitié, sur lequel les mères
venaient rouler leurs enfants qui tardaient à marcher ou à parler. A l’extérieur,
nous admirons encore l’architecture de
ce superbe édifice roman, très ancien, regrettant l’ajout de deux bâtiments
accolés à l’ensemble au XIXe siècle.
Nous reprenons nos voitures pour
nous diriger vers Châteaubriant-ville et nous nous garons sur la place Charles
De Gaulle, directement face au Château. Sur cette place, un cube moderne – le
« théâtre de verre », à côté de l’ancien hôtel des PTT.
Maylis nous
entraîne maintenant vers la Porte St Michel et
nous entrons dans l’ancienne « ville close » de Châteaubriant
pour tout un « circuit découverte ». La ville et ses fortifications
prolongent celles du château. Nous sommes dans la « Grand rue »,
envahie en ce dimanche, comme tout le quartier médiéval, par les étals d’un
vaste vide-grenier. Quelle animation, c’est pire qu’au Moyen-Age ! Restons
groupés !
Cette rue qui
menait autrefois du château féodal vers Béré
était l’axe principal de la ville. Premier arrêt devant une belle façade
XVIIIe de l’hôtel de La Houssaye (balcons en fer forgé, fenêtres à
impostes), puis direction la rue de Couéré en passant à l’emplacement
d’anciennes halles. Maisons à colombages et encorbellements, avec soubassements
de pierres, puis la « maison de l’ange » ou séjourna Sophie
Trébuchet, la mère de notre célèbre Victor Hugo et le passage « Sophie Trebuchet ». Nous
remontons vers la place de l’église St Nicolas aux superbes gargouilles, la
place du marché à bestiaux, faisons un arrêt devant la belle demeure de
l’office notarial et sa magnifique verrière, revenons place St Nicolas pour
nous diriger vers les halles du marché. Dix minutes de quartier libre pour tous
: expo de peintures à l’intérieur des halles pour certains et découverte des
ruelles du quartier « aristocratique », dont la rue du Pélican,
ex-rue de la Poterne aux beaux hôtels particuliers du XVIIIe, dont
l’hôtel de la Bothelière. Puis, tous ensemble, nous repartons vers la porte de Couéré, avec la Tour du Moulin de
Couéré. On aperçoit la Chère, ce ruisseau qui apparaît entre deux vieux murs
moussus et disparaît, recouvert par des rangées de maisons, puis réapparaît
sous un petit pont, créant de petits cadres bucoliques. Nous suivons
toujours la ligne des anciens remparts
de la ville, qui nous mène derrière l’église St Nicolas, puis vers la Tour du
Four Banal, place de la Motte Madame et la Porte Neuve qui clôt le parcours
ville.
Il est 12 h 20. Le pique-nique est prévu dans
l’enceinte du château, et ses jardins à la française aux vertes pelouses
parsemées de pâquerettes. On peut y admirer un vénérable marronnier de 170 ans.
Tables et chaises s’offrent à nous, il n’y a plus qu’à s’installer au soleil
dans un décor médiéval et renaissance… Magnifique ! Nous sommes à l’abri
des remparts qui relient les différents
bâtiments du château, on peut voir aussi le donjon, le logis du chapelain, le
châtelet et la maison du Duc d’Aumale. Nous déjeunons devant la partie
renaissance. Malheureusement, pas d’accompagnement musical de Josquin de Prés
ou Palestrina. Nous avons droit aux cris des corneilles…dommage !
Et, pour l’apéro…surprise ! Chantal (Romé) nous
offre boissons pétillantes et délicieux petits fours faits maison. Joyeux
anniversaire Chantal et nous te le chantons en chœur, sous la houlette de Guy –
bien sûr – et bienvenue au club… des…. sexasexy…yes! Les chaises longues – mais
oui, tout est prévu – sont à notre disposition après le pique-nique et jusqu’à
14 h.
Ensuite, en 2 groupes et à tour de rôle
et ce, grâce à la réactivité de nos 3M, nous profitons d’une visite guidée du
château à laquelle s’ajoute aujourd’hui, journée particulière
historique/archéologique, un parcours commenté par de jeunes archéologues
passionnés et passionnants de la société HADES. Ils sont à disposition du
public dans les différentes parties visitables du château.
Avec le
sympathique Julien, notre « médiateur culturel », nous traversons la Haute
Cour au nord et nous nous dirigeons vers la chapelle et le petit logis.
Quelques explications sur le château initial du XIe siècle,
réaménagé au cours du moyen-âge et son système de défense, car il a fallu faire
face à de nombreux sièges ! La chapelle qui a été édifiée sur les vestiges
d’un édifice plus ancien (1142) était la plus grande chapelle du grand Ouest au
XIVe siècle, il fallait y faire venir une partie des paroissiens de
Châteaubriant. Les fenêtres gothiques datent du XVIe. Des fouilles
archéologiques ont mis à jour des peintures murales et un pavement en terre
cuite du XVe siècle. La
moitié ouest de cette chapelle était devenue le logis du chapelain au
XIVe siècle. Nous accédons au chemin de ronde, avec vue sur la
Chère. Autrefois, avant que la ville ne s’installe, des marécages entouraient
le Château.
Le conseil
général de Loire-Atlantique a racheté le château et entrepris la remise en état
du donjon dès 1909. Le bâtiment a été classé « monument historique »
en 1921. Les divers bâtiments ont abrité
une gendarmerie (dans la chapelle), une
maison d’arrêt, un tribunal, une perception, une école de filles, les bureaux
de la DDE, l’annexe du rectorat, etc. Le bâtiment du Duc d’Aumale est
actuellement le logement de fonction du sous-préfet.
Changement de
guide et de lieux… Bien équipés de casques de protection, très
« pro » et bien encadrés pour l’accès aux échafaudages (voir
photos !), nous nous rendons avec
Caroline l’archéologue sur le donjon encore et toujours en restauration.
Caroline nous explique l’évolution de ce site, les modifications que l’on a pu
déceler, au fil des siècles jusqu’à aujourd’hui car il a fallu mettre sur pied
un plan de travaux. Les façades ont été redressées. Ici, le logement du
chapelain, là, sa cave, la cuisine, le logement du personnel. Une telle
construction correspond à la société féodale du XIe siècle et la
restauration ne doit pas privilégier une époque au détriment d’une autre. Et
tout n’est pas élucidé ni reconstruit, le donjon garde son aspect de ruine. Un
plancher panoramique est prévu à son sommet. Le patrimoine est sauvegardé pour
les générations futures. Il ne nous reste plus qu’à visiter librement la partie
Renaissance, enfin celle qui est ouverte au public. Pas le bâtiment des
Gardes, au nord (1ère Renaissance) un peu austère, mais le logis de
Jean de Laval (seconde Renaissance). Seule la
« chambre dorée » est visitable. L’accès se fait par
l’« escalier à vis ». Ensuite, flânerie dans la grande galerie, sur
deux niveaux, avec ses arches, ses colonnades. Un ensemble original, coloré de
schiste et de briques qui se termine par un petit pavillon.
Du château
forteresse à la résidence de prestige renaissance, nous revisitons bien
des siècles d’histoire, celle de la
Bretagne particulièrement et de la France. On évoque sur ces lieux le souvenir
de deux châtelaines de Châteaubriant. D’abord, Sibylle, qui meurt de joie en
serrant son mari dans ses bras à son retour des Croisades, puis la belle et
cultivée Françoise de Foix, devenue la maîtresse de François 1er,
qui connut une mort tragique – dit-on – torturée par son mari jaloux Jean de
Laval qui l’enferma avec sa fille de sept ans dans une chambre tendue de noir.
Il supprima ainsi par là même son héritière, qui mourut d’étiolement.
Après cette
visite hautement historique et
culturelle, et pour profiter encore de ce temps ensoleillé nous reprenons nos
véhicules pour joindre le lac de Choisel, tout près de Châteaubriant et faisons
une petite marche ensemble autour du
lac, très fréquenté en ce premier dimanche quasiment « estival ».
Avant de repartir, nous réussissons non sans difficultés, à nous installer à
une terrasse dans Châteaubriant, pour prendre ensemble le pot de l’au revoir.
La journée était annoncée belle, elle
fut exceptionnelle, grâce à toute l’attention de Marithé, Maylis et Michèle qui
nous ont fait découvrir Châteaubriant et ses alentours, comme jamais nous
n’aurions pu l’imaginer… et vraiment, ça valait le détour. Un grand merci à
ce trio performant !
Je vous invite à consulter le blog pour
voir cette rando « en images » et vous dis à bientôt pour les
Oléronnades, les 25, 26 et 27 mai 2013. Le soleil sera aussi au rendez-vous…
dans nos cœurs!
Votre secrétaire,
Armelle
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