lundi 17 juin 2013

LES OLERONNADES



                « LES OLERONNADES »

            avec Dany et Christian Gueguen, Jean Moreau, week-end des 25,26 et 27 mai 2013.


   Samedi 25 mai 2013 :  rendez-vous à Moëze, petite commune du pays  de Saintonge, en Charente-Maritime, près de l’église et  du cimetière. Christian, Dany et Jean nous attendent avec les boissons chaudes –  quel bonheur – et les  biscuits de réconfort, parce ce que vraiment  ce mois de mai n’est pas trop joli cette année. Nous sommes endoudounés, emmitouflés dans nos polaires et parkas. Mais de toute façon, le cœur y est, la motivation aussi. Nous suivons Christian, curieux de découvrir cette « croix Hosannière » qui nous intrigue, là-bas, sur son soubassement de pierres, au milieu du cimetière : il s’agit d’un petit édifice inspiré des temples grecs et corinthiens, chef d’oeuvre de style renaissance, vraisemblablement construit par des artistes italiens au XVIe siècle. Les fines colonnes ont souffert des intempéries. Nous essayons de lire les inscriptions en latin gravées dessus et de décrypter les dessins. Ils représentent  des enfants juifs portant des rameaux. Ces rameaux étaient traditionnellement déposés au pied de l’édifice.
    Le clocher de l’église St Pierre de Moëze culmine à 51 m et a été épargné pendant les  guerres de religion.
    Nous nous engouffrons sans tarder dans les voitures et, en procession, traversons les marais en direction de Brouage. Arrêt au pied des remparts de cette place forte, un vent froid nous y accueille. En pénétrant dans l’enceinte de cette cité, nous apercevons, toute droite,  la rue principale. Nous attendons notre guide au « chaud »  à l’entrée, dans l’ancienne forge réaménagée en salle d’exposition.
     Léa, notre guide de l’office de tourisme, arrive, souriante. Retour près des remparts à l’entrée de la ville,  nous nous serrons sur des bancs et Léa nous entraîne quelques siècles en arrière, au temps du passé glorieux de cette petite cité.
     Le golfe de Saintonge sur lequel elle est située s’est progressivement comblé de sédiments nous explique-t-elle. Au Moyen-âge, il ne reste plus qu’un bras de mer de 15 km et de 400 m de large. Ce bras de mer qui s’est rétréci devient le « Hâvre de Brouage ».Les marécages, sous l’effet d’un bon ensoleillement et du vent se transforment en marais salants d’où l’on extrait l’« or blanc »,  qui a fait  de ce site « le grenier à sel du royaume de France et d’Europe du Nord ». En 1340, Philippe de Valois a introduit l’impôt sur la Gabelle, un vrai filon. Le  commerce de cabotage, du  IXe au XIIe siècle va prendre ensuite une dimension internationale. On a besoin de sel pour conserver le poisson dont la consommation est croissante, puisqu’il qu’il faut respecter le carême, imposé jusqu’à 180 jours par an. On part  pêcher la morue sur les bancs de Terre Neuve et on conserve ensuite ce poisson dans la saumure. Le commerce se développe  avec les Pays Bas, les îles britanniques et les pays de la Hanse qui viennent s’approvisionner en sel à Brouage.
    Les sables et gravats dont les bateaux se délestaient à leur arrivée à l’entrée du port de Brouage, ont donné naissance à  une île qui devint Jacopolis sur Brouage, ainsi nommée par Jacques de Pons en 1555. Cité riche et prospère, elle est  construite en quadrilatère, avec des rues qui se croisent à angle droit, comme nous pouvons le constater aujourd’hui encore.
      Les idées religieuses de ces marins (protestants) venus d’ailleurs vont se répandre. C’est le début des luttes dans cette zone, entre catholiques et protestants. Henri de Navarre, futur Henri IV (XVIe) fait alors de cette cité une ville royale – coffre-fort du pouvoir central – qui  va reprendre son nom de « Brouage » avec Louis XIII et sera intégrée au domaine royal. Place de négoce, ville cosmopolite, elle est au cœur logistique de la machine de guerre royale pour conquérir La Rochelle (protestante). Brouage fut  transformée en place forte imprenable par son gouverneur Richelieu  et son ingénieur, Pierre de Conty d’Argencour. Léa nous donne maints détails sur  la construction de murs d’enceinte et leur assise de pilotis, les bastions, les courtines, les tours de guet, les échauguettes, l’utilisation de la brique et de la pierre de taille.
Brouage s’est doté d’un arsenal et d’une halle aux vivres. On y compte 4000 habitants civils, 500 à 2000 soldats, 11 hôtels (aujourd’hui 170 hbts, 1 hôtel). Vauban renforce ensuite les remparts sur le front de mer, il les talute et procède à des plantations, modernise le chemin de ronde.
Au  début du XVIIe siècle, grâce à bien des aménagements, les trois mats peuvent encore accéder aux quais du port. Mais en 1642, c’est le déclin de Brouage, le port s’envase, elle devient poudrière, lieu de stockage de l’arsenal de Rochefort, une ville de garnison, une ville fermée. Elle tombe dans l’oubli au XVIIIe siècle et devient centre de détention pendant la Révolution. Puis,  en 1885, la garnison quitte la ville.


Circuit historique avec notre guide dans la ville : porte de « l’assommoir », porte royale, la forge royale, qui devint forge prison, puis arrêt devant l’un des sept bastions qui subsiste avec corps de garde, le double escalier et les écuries royales. Marie Mancini, que Mazarin voulait éloigner de Louis XIV, fit un bref passage à Brouage. Visite du port souterrain, de la Tonnellerie, de la Halle aux Vivres et de la petite poudrière rajoutée par Vauban avec son ingénieux système de défense. Celle ci servit aussi de chapelle pour remplacer l’église du village défaillante, en 1909.
Visite ensuite  de l’église, lieu de pique-nique, en ce début d’après-midi, pour quelques personnes très bruyantes et accompagnées de leur chien. Notre guide doit « hausser le ton » !
Le clocher de 28 mètres, qui servait d’amer pour les bateaux, n’en fait plus que 17. Par terre, des pierres tombales. L’église a souffert au cours des siècles, a connu aussi son déclin, mais, miracle en 1912, l’argent des cousins de La Nouvelle France, au Canada permet de restaurer la charpente, et plus tard, sept superbes vitraux offerts aussi par les « cousins »  québécois redonneront à l’église vie et clarté. Et ce, grâce à Samuel Champlain, originaire de Brouage, dont le père était capitaine de marine, mais que tout le monde avait oublié et qui fut cartographe et géographe à la cour du roi Henri IV. Il  fut chargé de redécouvrir le continent nord américain, le Canada et fonda la « Nouvelle France », à Québec en 1608. Merci à ce grand explorateur.
Brouage – « l’étoile de pierre endormie au cœur du marais » – a reçu en 1989 le label  « Grand site de France », suite aux travaux de restauration entrepris pour la mise en valeur du  site.
       13 h 30 : pique-nique sur les remparts de Brouage, dans un site verdoyant. Chacun choisit son emplacement. Il  semble que l’atmosphère se réchauffe. Les vivres sortent des sacs, et pour les accompagner, quelques bouteilles ! Marie-Thérèse et Dany fêtent aujourd’hui leur anniversaire et nous offrent de succulentes entrées. Ils sont, selon la tradition, gratifiés d’un petit bouquet de fleurs champêtres et Guy a pris la direction de la chorale ampoulienne pour leur souhaiter le meilleur anniversaire qui soit. Dany nous régale encore avec un gâteau aux huiles essentielles de citron, le tout arrosé de vins proposés par nos spécialistes. Après ce déjeuner sur l’herbe, nous repartons vers 15 h, en direction du Breuil, puis Marennes, et nous voici sur le fameux pont de l’île d’Oléron avec, à tribord, Fort Louvois.
Arrêt à St Trojan-les Bains, à la pointe sud de l’île, pour la première balade oléronaise. Nous marchons sur la promenade de cette cité balnéaire, en longeant la mer, puis sur un chemin côtier. « Point carte » aussi, afin de se situer un peu sur cette île, mais oùksétikonest??
Séparée au nord de l’île de Ré par le pertuis d’Antioche, et au sud de la presqu’île d’Arvert par le Pertuis de Maumusson, Oléron se trouve face à deux estuaires fluviaux, la Charente maritime et la Seudre. Le pont fait 3 km de long et date de 1966. Situons aussi Fort Boyard, l’île d’Aix et l’île Madame, au large de sa côte orientale (à droite sur la carte).
Au  retour de cette balade, curieusement, hommes et femmes se séparent. Les femmes prennent la direction d’une petite boutique « Retour de plage », située à l’entrée du port de Trojan. Elle  propose de très originaux bijoux artisanaux, très attirants.
Nous nous retrouvons tous pour repartir en voiture vers « Le grand Village » où se situe notre centre d’hébergement « Azureva » où nous passerons deux nuits. Alain et Annick Grovel nous y ont rejoints. Cadre agréable, bâtiments dispersés dans les bois de pins maritimes, équipés de terrasses avec tables et chaises. Nous sommes dans les zones « orcade » et « Porto-rico ». Chacun s’installe, il faut faire vite si l’on veut profiter de la piscine chauffée !      
Repas à 19 h 30, Pineau des Charentes blanc et rosé  en apéro ce soir. C’est système self, ici, formule buffet, et plusieurs plats chauds au choix. Nous sommes regroupés autour de deux tables dans la vaste salle de restaurant. Ensuite, soirée dansante « années 1960 » prévue au club, pour les amateurs. Mention particulière à notre « crooner » Bruno, pour l’animation de la soirée !
     
DIMANCHE  26 mai : lever à 7 h 30, départ à  9 h, par un temps superbement ensoleillé. Ça commence bien… on a perdu les Pomponnettes, elles ont filé sans rien écouter… Bon, ça y est… retrouvées… on ne peut pas s’en passer !
Direction  St Georges d’Oléron, puis la côte ouest, voitures laissées au parking. Marche vers le phare de Chassiron, nous suivons le chemin de la Côte sauvage. C’est marée basse, nous admirons  le magnifique spectacle des jeux de l’eau et des reflets du ciel  reflets dans un ensemble très graphique dessiné par les  roches  et la flore maritime. La côte rocheuse près du phare de Chassiron présente des falaises hautes de 4 à 10 mètres. Le phare au barres noires et blanches bien connu des marins (il se distingue de celui des Baleines) se dresse à la pointe du « bout du monde », et à côté, le sémaphore. Nous y avons rendez-vous avec Annick et Alain. Au pied du phare, une maquette pédagogique d’une « écluse à poissons », en forme de fer à cheval. Faites de pierres séchées, elles datent du moyen-âge et sont de super pièges à poissons.
Nous suivons le chemin côtier face orientale de l’île cette fois-ci, direction La Morelière, vers St Denis d’Oléron, traversons une zone de résidences d’été récentes, des jardins à la végétation méridionale – palmiers, agaves, oliviers, etc. Nous sommes rejoints par Soazig, fille de notre président et ses amis, qui vont pouvoir pique-niquer avec nous. Cette fois-ci, ô luxe, nos pique-niques sont préparés par Azureva et livrés à notre halte de St Denis par Alain et Annick. Nous traversons les dunes pour atteindre une vaste plage, où nous allons pique-niquer, face à l’océan, sous un beau ciel bleu. Guy  « Von Karajan », une baguette à la main, se sent pris d’une grande inspiration…  «Y a  d’la joie »… 
Après le pique-nique et vu le temps chaud, nous nous délestons de quelques vêtements  superflus, mis dans le coffre d’Alain et nous partons tous prendre un petit café à « La Cabane », dans le petit port de St Denis. Puis, la rando se poursuit en direction de La Gautrie. Découverte de  l’intérieur des terres, rue Racle Bourse, rue du Four et retour au parking du matin. 
Nous récupérons les véhicules, retour par « La Brée », St Georges, St Pierre d’Oléron et nous atteignons Château d’Oléron, capitale de l’île, pour un  tour  de la ville et sa citadelle, en petit train touristique.
     
            La conductrice du train, fort sympathique, commente la visite de la ville, construite en damier, (les Halles, la fontaine, l’église d’Oléron agrandie par Aliénor d’Aquitaine, le couvent des Récolés) et nous fait découvrir la citadelle. Elle fut construite en 1630 par Richelieu et le même Pierre d’Argencour, l’ouvrage bastionné a été revu par Vauban en 1688 qui ajoute des « ouvrages à cornes ». Les  larges fossés, les murs épais, le pont dormant de la porte royale sont tout ce qui subsiste de la forteresse pourtant très endommagée par les bombardements en 1945, est impressionnant. Petite histoire de « l’arbre de Richelieu », planté pour la postérité.
Pour finir, nous découvrons le « Paté » quartier bien typique des cabanes très colorées des ostréiculteurs, ces « jardiniers de la mer ». Elles sont transformées aujourd’hui en boutiques d’artisanat. Dans ce port ostréicole, nous  remarquons les  bateaux en métal à fond plat pour la récolte des huîtres (dont les « fines de claire, spécialité locale). Il nous reste du temps après cette visite guidée pour déambuler dans ce quartier très original et pittoresque ou monter sur les remparts où se sont  posés de gros moustiques en métal.
Retour au village Azureva pour le dîner après cette journée bien remplie. René nous offre l’apéro ce soir, Pineau et spécialités locales… sympa, merci! Petit discours d’Anne, toute émue et ravie d’être des « nôtres », nouveau membre actif de la Ste Ampoule, et du groupe des « pomponnettes » ?
      Après le dîner, spectacle du coucher de soleil sur la mer, face à La Cotinière, le plus grand port de pêche de l’île et rendez-vous chez le glacier de la place pour tous les gourmands de la Ste Ampoule. Quel choix! Et c’est aussi coloré que dans le port…et ça se déguste dans un cadre style « intérieur de bateau de pirate mais aussi avec petits salons particuliers, équipés de fauteuils et canapés en velours rouge, murs capitonnés de tissu blanc, lumières tamisées rouges, dans une atmosphère plutôt… enfin très originale pour déguster des glaces…

   LUNDI 27 mai :  départ à 9 h. Météo superbe, températures agréables. Direction forêt de Gatseau, parking de la thalasso. Marche ultra variée, d’abord le long de la mer en suivant la digue Pacaud, puis  nous traversons le marais « Les Bris » pour nous enfoncer dans la forêt domaniale de Trojan, très odorante. Nous y croisons un camion du service d’entretien, chargé de répandre du maïs pour les sangliers. Nous faisons confiance aux organisateurs pour  repérer le circuit dans cette immense forêt. Jean, qui devait nous faire un discours, a failli mettre le pied sur un reptile impressionnant. Couleuvre ou vipère ? Nous voici de retour sur la plage de Gatseau, à marée basse cette fois-ci, hâvre de paix où il ferait bon se prélasser. Mais l’on nous attend au centre Azureva pour un dernier déjeuner avant le départ de l’île.
Ménage dans les chambres avant de quitter les lieux, puis direction le pont viaduc d’Oléron et Boursefranc. Halte face au fort Louvois et  pot de l’amitié avant de se quitter.
       Quel week-end  dense et varié ! Merci à nos organisateurs attentionnés Dany, Christian et Jean, qui, grâce à une habile combinaison de circuits, nous ont fait découvrir Moëze, Brouage, puis « Oléron la Lumineuse »  et ses différentes facettes.
       
        On se revoit le week-end des 7, 8 et 9 septembre, pour une incursion en Venise Verte!

         Bonnes vacances à tous, profitez bien de l’été,

                  Votre secrétaire,
                        Armelle Jacquet

     

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